20 octobre 2009
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... Suite de la chevauchée de Gaspard...
... - J'aime les orages, reprit l'homme. Aujourd'hui j'ai vu un éclair qui traversait l'arc-en-ciel. C'est une chose naturelle. Tout de même, pour assister à cela, il faut avoir parcouru bien des lieues dans le monde. Je travaille souvent, mais je me promène encore plus souvent.
... - Vous lisez des livres?... demanda Gaspard.
... - Je lis des livres, je regarde et j'écoute.
... Gaspard se sentait très loin de Lominval. par les trous du toit on apercevait les étoiles. Il y eut un long silence. Gaspard acheva son morceau de pain. Soudain, il dit:
... - Auriez-vous entendu parler d'un jeune garçon?... Il a mon âge, il est blond comme moi. Mais il est riche, et il a des cheveux magnifiques.
... - Des cheveux magnifiques, oui, dit l'homme. C'est lui que j'ai dû voir rôder par ici, il y a un mois. Un enfant fugitif, n'est-ce-pas?...
... - Un enfant fugitif, dit Gaspard. Il cherchait son pays.
... - C'est bien possible, approuva le vagabond. Les gens de Fumay ont parlé beaucoup de lui. Il venait rapidement acheter de quoi manger tantôt chez un épicier, tantôt chez un autre. Puis il disparaissait dans les bois. Oui, les gens ont beaucoup parlé. il y a quelque temps on l'a vu dans une auto magnifique, un matin.
... - A Fumay? demanda Gaspard.
... - A Fumay. Ici vous êtes à deux pas de Fumay. Vous tournez le dos au pignon, et vous trouvez un sentier qui descend tout droit sur la route.
... - Cela ne m'avancera pas beaucoup, dit Gaspard. Il a dû repartir pour Anvers.
... - On apprend toujours, dit l'homme. Il a pu s'enfuir de nouveau... ou bien, il a parlé à quelqu'un. Et quand les gens parlent, on apprend.
... Le vagabond semblait trouver que tout était naturel, et qu'il suffit d'être curieux pour que le monde se révèle à nous. Il répéta qu'il fallait toujours s'instruire.
... - Bonne nuit, mon fils, dit-il enfin.
... Il se leva et alla s'étendre dans un coin de la pièce, là ou il y avait un peu de paille. Le cheval s'était couché tout près de Gaspard, et Gaspard épuisé de fatigue s'allongea contre le flanc du cheval. Il posa la tête dans les flots de la crinière qui descendait sur le cou, et s'endormit aussitôt...
........................................................................... à suivre ...