12 octobre 2009
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... Une petite pause et on continue notre histoire...
... Ainsi en alla-t-il. Trois semaines après l'affaire, Gaspard reprenait tout doucement son balai. On lui donna peu de travail, et il eut le loisir de se promener dans le village. Il chercha vainement à s'informer, à écouter ce qu'on disait. Personne ne savait rien de ce qui concernait l'enfant. On s'ingéniait à ramener les faits à des proportions ordinaires. Un enfant avait pris la fantaisie de s'échapper, on l'avait repris comme cela arrive toujours en de telles circonstances. Il n'y avait pas de quoi éveiller la curiosité du monde. Quant à Gaspard, il passait pour un jeune imbécile, et l'on disait que, malgré tout, on ne l'aurait pas cru aussi dénué de bon sens.
... Cependant, quelque chose avait changé. Mlle Berlicaut, qui, d'habitude recevait les clients avec une politesse machinale, regardait maintenant les inconnus non sans méfiance. Elle avait décidé que la plaie de l'univers, c'étaient les gens originaux et que de telles gens feraient mieux de ne pas exister.
... - Estime-toi heureux, Gaspard, disait-elle, de te trouver ici bien à l'abri de ces personnages excentriques. Tu feras ta carrière dans la paix de Lominval, et, si tu es raisonnable, je te léguerai mon hôtel...
... Cette promesse considérable, la tante éprouvait le besoin de la réitérer afin de s'assurer que l'avenir serait sans surprises pour elle-même comme pour Gaspard. Si Gaspard admettait parfaitement ces dispositions, il ne pouvait oublier son ami d'Anvers.
... Gaspard avait renoncé à ses promenades autour du village. Au début de Juin, on l'envoya cueillir les fraises des bois, afin de satisfaire les clients de l'hôtel. Il y consacra les après-midi. Cela le remettra tout à fait, prétendait la tante, il a besoin de prendre l'air.
... Gaspard en ces occasions, ne se préoccupait que d'emplir son panier, et il était peu attentif aux chants de la tourterelle, ou à la sombre beauté de cette forêt qui s'étend sur des dizaines de lieues à l'est et au nord. Quand il lui arrivait de lever la tête, il était toujours surpris par les jeux d'ombre et de lumière entre les troncs du voisinage, comme si dans ces intervalles entre les troncs, quelqu'un allait soudain paraître. Parfois même, il éprouvait une certaine peur. Les futaies qui descendaient le long des pentes exerçaient sur lui un attrait singulier. A travers ces perpectives, il s'attendait à chaque instant à revoir l'enfant. Les événements qu'il pressentait naguère dans les lointains du monde semblaient maintenant se rapprocher de lui, sans qu'il eût rien à faire pour les susciter. Quelque chose avait changé certainement, malgré de le grand silence de Lominval...
................................................................................... à suivre .........
Superbe cette version récente à la guitare...
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