18 février 2010
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... Hélène et Gaspard accouraient. Lorsque Gaspard reconnut Niklaas et les garçons, qui s'étaient avancés vers eux, il fut si étonné qu'il ne songea pas à les questionner.
... - Hélène! murmurait Niklaas.
... Ils restaient tous plantés sur ce chemin, ne sachant que dire.
... - Pourquoi êtes-vus venus jusqu'ici? demanda enfin Gaspard.
... Il se tourna, et tous regardèrent la voiture versée. Gaspard aperçut alors le cheval pie qui était couché dans l'herbe entre les brancards. Il alla s'agenouiller près du cheval. Il jeta ses bras autour de son cou et plongea la tête dans sa crinière:
... - Mon beau cheval! Comment est-ce possible? Pourquoi t'ont-ils attelé?...
... Le cheval secouait la tête. Il chercher vainement à se relever. Hélène était venue près de Gaspard . Elle caressa la tête du cheval. Gaspard expliqua ensuite à son tour comment il se trouvait sur ce chemin en compagnie d'Hélène.
... - Tu vois bien, lui dit Niklaas, que les ours et les incendies ne mènent à rien de bon et qu'il est temps d'en finir avec ces plaisanteries.
... Je ne demande pas mieux, répondit Gaspard. Nous pouvons vous aider à remettre la voiture d'aplomb.
... Ils examinèrent la position de la voiture. Le haut du break tait appuyé contre le talus. Les roues de droite étaient enfoncées dans une sorte de tranchée, tandis que celles de gauche se trouvaient à vingt centimètres au-dessus du sol.
... - Les essieux ne sont pas rompus, dit Niklaas. Il nous faudrait simplement des cordes.
... - On peut couper des lianes de clématites, dit Gaspard. Il y en a en contrebas.
... Sur la pente se creusait une vaste fondrière comblée par des halliers d'où s'élevaient des arbres minces et très hauts, auxquels s'accrochaient de grosses lianes. On eut assez de mal pour couper et dégager ces lianes. elles étaient pesantes et encombrantes. Ce ne fut pas sans difficultés qu'on les passa entre les rayons des roues, autour des brancards et des montants de la voiture. La suite de l'affaire fut plus aisée. Dès que la voiture se trouva d'aplomb, le cheval eut un sursaut et la tira d'un seul élan sur le chemin.
... - Attention qu'il ne se sauve pas, dit Niklaas.
... Gaspard s'était jeté à la tête du cheval, qui demeura tranquille. ce fut alors seulement que Niklaas conta la mort du vieux cheval, et la rencontre du cheval pie.
... - Ma voix a dû lui plaire, disait Niklaas, mais lorsque nous sommes montés dans la voiture, il ne m'a plus obéi, et il est parti à fond de train, dans n'importe quelle direction. Maintenant je ne sais pas ce que nous devons faire.
... - Nous pourrions monter avec vous, dit Gaspard. Si nous sommes tous dans la voiture, il se fatiguera plus vite en tout cas, et dès qu'il sera maté, vous pourrez le guider comme vous vous voudrez.
... - Je crois que toi, Gaspard, tu as autre chose à faire et que tu dois retourner à Lominval, dit Niklaas. Quant à Hélène Drapeur, il est bon qu'elle rejoigne les siens.
... Gaspard et Hélène assurèrent Niklaas, qu'ils n'avaient nullement l'intention de vagabonder, mais qu'ils regagneraient, comme lui, la route de la Meuse.
... C'était une très belle fin d'après-midi. Les arbres devenaient purs dans l'air. Le ciel demeurait lumineux. Sa lumière semblait plus lointaine, mais ce n'était pas encore le crépuscule.
... - Nous avons bien encore deux heures avant la nuit, dit Niklaas.
... - Au premier village, je téléphonerai pour faire venir un taxi, dit Hélène. Je déposerai Gaspard à Revin, et je serai rentrée chez Résidore bien avant la nuit.
... Tous montèrent dans la voiture. Le cheval pie semblait fatigué. Il chemina lentement. Niklaas avait laissé les rênes à Gaspard qui guida le cheval comme il voulut au premier carrefour.
... On commit deux erreurs. Une fois, on s'engagea sur une amorce de chemin tombant à pic derrière un ressaut du roc. Il fallut reprendre une allée qui s'enfonçait très loin dans la forêt et finalement aboutissait à une vaste coupe entourée de taillis où il n'y avait aucune issue. Après avoir encore fait demi-tour, ce fut à tout hasard que l'on suivit une ancienne voie encombrée de ronces dont les talus, après un long cheminement, s'ouvrirent comme par surprise sur la route qui longe le fleuve...
... On avait perdu beaucoup de temps. Il faisait déjà sombre. Niklaas voulut descendre d'abord vers le sud bien que son intention fût de gagner la Belgique, car ils se trouvaient alors entre Fumay et Revin et cette dernière ville était la plus proche, comme on le constata sur la première borne kilométrique. Niklaas jugeait meilleur de conduire Hélène et Gaspard à Revin où ils trouveraient l'un et l'autre le moyen de regagner plus facilement leur pays.
... - Mon pays, s'écria Hélène. Dieu sait où se trouve mon vrai pays...
........................................................................... à suivre ....