7 octobre 2009
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... Gaspard et l'enfant fugitif ( suite... )
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... - Tu vas sauter avec moi dans l'autre fossé, reprit Gaspard, et tu me suivras. Les gens doivent être du côté du ruisseau. Ils vont venir par ici tout à l'heure, et nous tâcherons d'aller vers le ruisseau.
... Il fut ainsi fait. Dès qu'ils eurent atteint la barrière d'orties ils firent un bond vers un tas de fagots, puis ils arrivèrent au sentier encombré de ronces derrière les jardins. Gaspard conduisit son ami dans une ruelle. A mi-parcours, ils sautèrent par-dessus un mur. Ils traversèrent un hangar, retrouvèrent entre des clôtures un passage si étroit qu'ils pouvait à peine se faufiler. Il y eut enfin une rue à traverser. Elle était déserte. Ils s'élancèrent, retrouvèrent une autre ruelle et parvinrent au hangar de la pompe à incendie. Alors ils entendirent des appels derrière eux. Sans doute on les avait aperçus quand ils traversèrent la rue.
... - L'arbre, dit Gaspard.
... Ils coururent vers ce vieux poirier sous lequel Gaspard avait essuyé la foudre. Il raconterait cela plus tard à son ami. Il lui fit la courte échelle et l'enfant réussit à saisir une branche basse. Il se hissa, puis il hissa Gaspard qui pensa ne pouvoir le rejoindre à cause de son bras blessé. Mais le vieux tronc était parcouru d'une profonde crevasse où il parvint à prendre appui avec les genoux.
... Ils montèrent ensuite presque en haut de l'arbre. Le feuillage abondant frémissait à peine quand ils se déplaçaient sur les fortes branches. Des gens venaient. Ils tournèrent le hangar et s'avancèrent. Quelqu'un dit: " Ils ne peuvent pas être de ce côté ". Un autre répondit: " IL faut chercher encore vers le ruisseau. " Puis ils s'éloignèrent. Pendant quelques minutes les alentours demeurèrent plongés dans le plus profond silence. Il n'y avait pas de vent. Entre les feuilles élevées on devinait le ciel bleu.
... - Il faut que nous restions ici jusqu'à la nuit, dit Gaspard. On sait que je suis avec toi. Sans quoi j'irais te chercher des provisions.
... - Tu n'as plus qu'à me livrer, dit l'autre.
... Gaspard regarda l'enfant sans rien répondre. Les yeux de son ami gardaient leur transparence farouche, cette grande pureté qui était comme une lueur jaillissante.
... - Tu n'as fait aucun mal? dit Gaspard simplement.
... - Je n'ai fait aucun mal, assura l'autre.
... - Pourquoi t'es-tu sauvé?
... - Tu ne comprendrais pas.
... On entendit une auto qui ronflait dans le rue du village. Elle fit un grand détour et s'arrêta non loin du hangar.
... - C'est leur voiture, murmura l'enfant.
... La chevelure blonde qui lui tombait sur la nuque brillait dans la pénombre du feuillage. " Qui était-il vraiment?... " se demandait Gaspard.
.......................................................................... à suivre ...