26 septembre 2009
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.... Suite et chapitre 2:
L'enfant perdu...
... Gabrielle Berlicaut avait refermé derrière elle la porte vitrée qui sépare la salle à manger particulière de celle du restaurant. Ni la servante, ni le commis, ni Gaspard n'entendirent un mot de l'entretien. Dans le verre dépoli, ils voyaient à contre-jour les silhouettes du maire et de la tante. Gabrielle Berlicaut faisait de grands gestes, étendait les bras, les levait au ciel et finalement s'appliquait les poings sur les hanches, ce qui était le signe d'une décision irrévocable. Deux minutes plus tard, tandis que le maire s'éloignait, la tante rouvrait la porte et avant même de s'asseoir elle disait:
... - Fernande, allez préparer le numéro 25.
... - Le numéro 25? Mademoiselle n'y songe pas, répondit Fernande. Voici deux ans que personne n'y a mis les pieds.
... - Je vous apprendrai à discuter mes ordres, dit Gabrielle Berlicaut. Laissez votre omelette et faites ce qu'on vous demande.
... - Mais qui servira dans la salle? reprit Fernande.
... - Gaspard servira, trancha Gabrielle Berlicaut.
... Cette dernière parole eut un effet prodigieux. La servante se leva avec une hâte soudaine. Elle disparut dans l'escalier en s'essuyant la bouche du revers de sa manche. Le commis s'étrangla comme il voulait dire un mot. Quand Gabrielle Berlicaut se rassit, elle ne jeta qu'un regard vers le cuisinier qui était venu au seuil de sa cuisine et le cuisinier regagna aussitôt son repaire. Gaspard plongea le nez dans son assiette.
... - Le numéro 25, ne put s'empêcher de dire le commis.
... - Tu as entendu, Gaspard, reprit Gabrielle. Dans cinq minutes il faut que tu sois à ton poste. Tu prendras la veste blanche qui est dans la penderie du couloir...
... Jamais Gaspard n'avait servi dans la salle. Pourtant il aurait été inexact de supposer que Gabrielle Berlicaut avait reçu comme un coup sur la tête.
... Le numéro 25 désignait une mansarde qui ne possédait qu'une ouverture en tabatière et qui était située dans le grenier au-dessus de l'appartement de Gabrielle Berlicaut. Gaspard habitait à l'autre extrémité du grenier une mansarde un peu plus spacieuse. Le numéro 25 ne servait qu'en certaines veilles de chasse au bois, où les invités trop nombreux ne pouvaient être tous accueillis au village. Même en été, Gabrielle Berlicaut refusait le 25 s'il se présentait un touriste inattendu. Elle préférait proposer la salle de bains...
... Gaspard devinait que ce serait là le logement au moins provisoire de l'enfant perdu...
................................................................................ à suivre!!!... .......